Le passeur

Résumé: Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont élargies, personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient le savoir: c'est le dépositaire de la mémoire. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.

LE PASSEUR

Risque de spoil, vous voilà prévenus, passez votre chemin pour éviter le drame !

Wow. A vrai dire, je ne sais pas vraiment comment commencer cette chronique, il est tard, je suis encore sous l'effet de la lecture que je viens de faire... Mais je vais faire de mon mieux et essayer d'être cohérente.

Ce livre est horrible. Et pas dans le sens "horrible" = moche, au contraire. Dans ce cas là, je pense qu'on peut dire qu'il est beau parce qu'il est horrible.

Donc on tombe avec Jonas, gamin de douze ans, dans un contexte particulièrement... flippant, un monde d'automate où les gens ne ressentent pas les émotions, où le concept de souvenirs et de couleurs sont étrangers et inconnus. Je dois dire que même sans explication, on sent qu'il y a quelque chose de louche dans la façon dont ils se comportent les uns avec les autres, avec les rituels, les réglements et tout le reste. Mais plus on avance et plus on se rend compte qu'on ne sait RIEN de cette communauté qu'ils ont instauré. Communauté de malades, hein, faut appeler un chat un chat.

L'ambiance est particulièrement malsaine, dans certaines situations, j'avais du mal à respirer tellement c'était etouffant, opressant, vraiment... terrible. J'ai accroché directement avec le personnage principal, on sent qu'il se pose des questions, qu'il est curieux, différent. J'ai adoré le Passeur aussi, je l'ai trouvé très vrai et ce qu'on apprend sur lui et de la façon dont il a vécu... j'ai trouvé son histoire très touchante, avec sa fille et le poids des souvenirs.

J'ai su pratiquement tout de suite que l'elargissement était une mise à mort, on s'en doute un peu, je crois que ce n'était pas difficile à deviner. Ou alors j'ai un esprit particulièrement tordu. Toujours est-il que la scène avec le père de Jonas et le jumeau m'a tout simplement traumatisé. Comment on peut faire ça à un bébé, en continuant de lui parler avec douceur, avec une voix qu'on réserve justement pour les petits ? Punaise, j'étais tellement maaaaaaaaaaaaaaal. Et quand Jonas assiste à tout ça, c'est encore pire, sa réaction m'a brisé le coeur, j'ai versé un océan en silence v_v".

La scène où Jonas découvre la guerre et où il se trouve confronté aux jeux de ses amis est super douloureuse aussi, aouch ! Pauvre Jonas.

L'amour qu'il éprouve pour le Passeur et pour Gaby est tout simplement magnifique, quand il prend Gaby avec lui à la fin, j'étais tellement soulagée qu'il ne le laisse pas derrière lui, et le fait que ça se termine comme ça, ça m'a rassuré, j'avais peur, je voyais la fin approcher et pas de résolution, juste de la douleur, j'ai flippééééééé ! Mais ouf.

Les souvenirs en eux même... Je pense que ce livre est une sorte de "baffe dans la gueule", si vous me passez l'expression, parce qu'on se rend compte qu'on prend pour acquis ce qui pourrait ne pas l'être. De voir en couleur, d'aimer, de souffrir, de rire... Je trouve qu'il apporte un joli message aux lecteurs, plein d'espoir.

Re wow.

Extrait:

- Oui, dit-il. Il y avait une émotion magique. Vous m'avez dit que c'était de l'amour.

- Alors tu peux comprendre que c'est ce que j'éprouvais pour Rosemary, expliqua le passeur. Je l'aimais. C'est ce que j'éprouve pour toi aussi, ajouta t-il.

- Jonas sentit en lui comme une déchirure, une douleur atroce qui lui labourait les entrailles avant de se transformer en cri.

Ma note: 30/20